Même après avoir passé toute la nuit coincée dans le rêve d’une fille visiblement arachnophobe, Lahaar s’était levée en pleine forme, capable de soulever une montagne. Enfilant à toute vitesse une chemise trop grande par-dessus un de ses nombreux maillots de bain, elle glissa ensuite ses pieds dans une paire de baskets et sortit de son bungalow, roulant sur son skate comme si marcher était devenu trop compliqué pour elle.

Comme la plupart des autres sang-mêlés, elle se dirigeait vers le réfectoire mais non pas pour y prendre son petit-déjeuner : elle avait une bien meilleure en tête. Chipant un pancake au passage, elle contourna la table des Hypnos et fonça vers la table des Athéna où elle reconnut sans mal son amie Annabteh, qui était la cible de tout son plan. Lui prenant la main pour la tirer vers elle, elle déclara à l’intention de ses frères et sœurs :

« Je vous emprunte Annabeth pour la journée. Je voudrais bien dire que je suis désolée, mais je le pense pas du tout. Alors à plus ! » Et elle sauta de son skate pour pouvoir avancer au même rythme que la fille d’Athéna, l’emmenant en direction de son bungalow. Arrivées devant, elle enfila une de ses paires de soleil aux reflets multicolores.

« Je te donne exactement trois minutes pour te mettre en maillot et emporter de quoi tenir pour la journée, genre des sandwichs, des serviettes et de la crème solaire. Une petite voix dans ma tête m’a dit que l’eau était particulièrement bonne aujourd’hui, alors il faut qu’on vérifie si ce qu’elle dit est vrai. »

Et elle s’adossa ensuite contre un arbre, l’air de dire t’attends quoi pour aller te changer ? On a pas de temps à perdre !

Elle repoussa vivement les cheveux blonds qui lui tombaient devant les yeux et se redressa lentement, laissant ses yeux s'habituer à la lueur du jour. Un sourire étira les lèvres de la jeune fille alors que sont regard balayait le bungalow encore endormi. Sans un bruit, Annabeth se leva, attrapa un short en jeans ainsi que son traditionnel t-shirt orange à l'effigie de la colonie et fila sous la douche. La journée s'annonçait être amusante et malgré la liste de choses à faire avec les Athéna ainsi que les points à régler avec son demi-frère, Malcom, concernant l'organisation de leur bungalow et des activités, Annabeth sentait déjà que cette journée allait être enjouée. Et pas seulement à cause du beau temps qui planait constamment sur la Colonie et qui assurait qu'une fois de plus, le soleil brillerait dans le ciel toute la journée. Une fois douchée, elle s'habilla rapidement et attacha ses cheveux en son habituelle queue-de-cheval blonde avant d'aller réveiller tout le monde. Elle attrapa un bouquin sur l'architecture et parcouru quelques lignes en attendant que tout le monde soit prêt à partir.

Comme à chaque matin, une fois tout le monde prêt, Annabeth conduisit les siens vers le réfectoire et la table des Athéna. C'était routinier, mais c'était ainsi et tous les matins commençaient de cette façon. De plus, prendre le premier repas tous ensemble, au réfectoire de la colonie, avait toujours eu quelque chose de rassurant. Comme si à cet instant, tous les problèmes du monde disparaissaient. Les seuls autres moment où Annabeth se sentait aussi en paix, c'était quand elle était avec Percy. Mais au fond, tout avait toujours été différent avec Percy. Rapidement, elle attrapa quelque chose à manger et en jeta la moitié dans brasier central en offrande à sa mère. Elle prit alors place à sa table pour commencer à manger.

La jeune fille se senti tout à coup être agrippée par quelqu'un, la forçant ainsi à ce lever de table. C'est alors que retentit une vois bien trop connue. « Je vous emprunte Annabeth pour la journée. Je voudrais bien dire que je suis désolée, mais je le pense pas du tout. Alors à plus ! » Elle éclata de rire et suivi la fille d'Hypnos après avoir haussé les épaules et lancé un regard voulant dire "désolée" à Malcom. Son frère saurait comment se débrouiller avec les autres. « Lahaar ! Tu fais quoi là ? » demanda-t-elle en marchant derrière son amie. Elle ne fut pas surprise de voir son amie s'arrêter devant le bungalow d'Athéna. Annabeth savait depuis le départ que son amie avait une idée en tête. Et quand le compte à rebours fut lancé, elle ne put s'empêcher d'éclater à nouveau de rire et secoua la tête avant de courir à l'intérieur.

Elle enfila rapidement un haut de maillot blanc ainsi qu'un bas noir avant de remettre son accoutrement de la journée. Elle attrapa quelques trucs, les balança dans un sac à dos et ressorti rapidement à l'extérieur pour aller se planter devant Lahaar avec un air moqueur.

« Je ne suis pas certaine que ce soit une très bonne idée... Mais on attend quoi pour y aller ? » Ça ne lui ressemblait pas, mais avec Lahaar, Annabeth retrouvait toujours ce petit côté enfantin.

Le regard baissé sur sa montre, elle releva la tête en voyant Annabeth sortir de son bungalow, un sac à dos en plus.

« On attendait plus que toi. Allez, allons-y ! »

Reprenant la main de son amie, elle commença à sautiller en direction du lac, l’air surexcité. Quoi de mieux pour oublier le danger permanent de la vie d’un sang-mêlé que d’aller se baigner au lac de la super Colonie censée les protéger de tous les monstres voulant leur peau ? Lahaar ne trouvait rien, et c’était sûrement ça qui la mettait de bonne humeur.

Au bout de quelques minutes, elles finirent par arriver à leur destination finale, le lac, scintillant de mille éclats comme pour rendre cette petite escapade encore plus utopique.

« Ça faisait des siècles que cette idée me trottait dans la tête mais à chaque fois que je te cherchais, tu étais occupée. Résoudre un problème par-ci, rester avec ton copain par là… » Elle accompagna ces mots par une grimace digne d’une gamine de quatre ans. « Bref, j’ai eu du mal à saisir l’occasion. J’ai même failli abandonner et venir me baigner seule – avant de réaliser qu’une fille aussi cool que moi ne pouvait pas se baigner seule. » Elle envoya balancer ses baskets puis retira sa chemise d’un coup de main. « Je suppose que j’ai eu de la chance ce matin en te trouvant sur ma route. Toi, tu as eu de la chance que j’ai eu cette super idée de piquenique au lac en cette journée ensoleillée. On est quittes ! » Et elle commença à tremper ses chevilles, l’air ravie d’être à nouveau dans l’eau. Certes, l’eau d’un lac de la côte est ne valait rien face aux vagues californienne… Mais elle était avec son amie et, rien que pour ça, tout était beaucoup mieux.