Chérie était du genre observatrice : pas la silencieuse ou la discrète, non, que du contraire. Elle était l'observatrice à la grande gueule, du genre à parler haut et fort pour mieux voir comment les autres réagissent... Bon, à vrai dire, elle ne regardait pas souvent non plus, pour la simple et bonne raison qu'elle s'en fichait la plupart du temps.
Mais là, elle avait remarqué quelque chose de bien particulier, quelque chose qui promettait mille ans d'amusement en allant bien faire chier les autres. Chérie, égyptienne de son état (la meilleure) avait intercepté un regard, un échange des plus étranges, lors du bal de Noël. Peut-être que cela parait innocent, mais elle était sensible à des regards pareils.

Evie et Vassili. Deux romains, qui avaient pour une obscure raison le respect des autres romains -ce respect ne valait pas grand chose aux yeux de Chérie, mais ça ne changeait rien. Ils avaient quelque chose de particulier, en plus de partager des regards plutôt chauds.
Et là, la magicienne tenait quelque chose. Parce que c'était aussi son boulot, ennuyer, faire chier, titiller jusqu'à plus soif, et elle tenait quelque chose de très gros entre ses petites mains brûlées. Elle tenait de quoi ennuyer deux personnes sans efforts.

Alors elle s'était rendue, la petite maligne, au Camp Jupiter -profitant de l'alliance plutôt neuve pour trouver un prétexte tout frais : nouer des liens.  Chérie ne mentait pas, elle allait nouer des liens, mais pas forcément des liens positifs, et encore moins pour le bien de cette alliance qu'elle voyait comme la pire des abominations.
Avec sa si célèbre énorme veste en jean qui lui mangeait le corps, et son beau bonnet qui criait sa haine au monde, Chérie marchait fièrement dans le camp, comme un pharaon traverserait une terre conquise -dans sa tête, elle n'était pas très loin.
Elle cherchait : soit une tête rousse, soit un grand romain aux drôles de cicatrices. Le premier qu'elle croiserait serait le premier à souffrir.

Heureusement pour Evie, et malheureusement pour Vassili (quel prénom étrange), elle tomba sur le mâle alpha en train de s’entraîner, dans sa jolie tenue romaine, les cheveux collés à son front par de la sueur plutôt virile. Il était beau, et cette jupette lui faisait des fesses tellement parfaites...
Chérie sautilla sans plus attendre jusqu'à sa prochaine victime romaine (Nathaniel avait assez souffert comme cela, paix à son âme), sans faire attention à son entraînement. Avec une taille pareille, et des muscles aussi beaux, qui s’entraînent encore ? Une véritable perte de temps...

Chérie l'observa pendant une minute entière sans rien dire, juste derrière lui. Elle avait les mains dans les poches de son énorme veste, jouant avec son briquet jaune. Elle se doutait qu'il était au courant de sa présence, mais ça ne l'empêcha pas de faire tout son show ; elle allait lui faire le numéro complet aujourd'hui.
« Jolie épée. Et je parle de celle dans tes mains, pas entre tes cuisses. Quoi que... » elle gloussa comme une gamine, très fière de sa phase d'approche. « Tu te souviens de moi, le romain numéro deux ? »

Plus le temps passe, plus je trouve cette époque très étrange… Avec le calme qui revient petit à petit après les fêtes, j’ai le temps d’observer les gens, leur comportement, leurs centres d’intérêts, leurs habitudes… En bref, leur vie quotidienne. Et c’est très différent de tout ce que j’ai pu connaître à mon époque. En même temps, ça ne devrait pas vraiment me surprendre. Je devais bien me douter qu’après toutes ces décennies, le monde allait changer, évoluer. Pas forcément en bien… Mais peut-être pas totalement en mal non plus. Même si, honnêtement, j’ai du mal avec tous ces engins électroniques. Ces téléphones. Dans le monde que j’avais quitté, on avait des voitures, quelques avions – surtout pour la guerre qui a eu lieu par la suite… – et nous avions des trains. Mais pas ces trucs qui permettent de communiquer à distance. Je me sens en décalage, déphasé même, par rapport à cette époque actuelle. J’ai parfois l’impression d’être passé dans une autre dimension ou… De rêver. Pourtant, je sais que c’est la réalité. Le truc, c’est qu’il va me falloir du temps pour m’adapter. Du temps et certainement un peu d’aide extérieure. Mais ça, on verra en temps voulu. Inutile de se précipiter.

En attendant, je préfère me concentrer sur une autre chose qui me paraît un peu plus important que toute cette technologie. En effet, ça peut être pas mal de voir où j’en suis en matière de combat. Et pour cela, rien de mieux qu’un bon entraînement. Bon, logiquement, étant donné que j’ai continué à pratiquer aux Enfers, je ne devrais pas avoir trop perdu mais on ne sait jamais. Et puis, de toute façon, les entraînements sont obligatoires dans la Légion. Que l’on soit fort ou faible. Dans les deux cas, c’est important. Au Camp Jupiter, si tu cesses les entraînements parce que tu penses avoir atteint la perfection ou un niveau bien plus haut que les autres, alors tu peux déjà te considérer comme étant le plus faible de nous tous. C’est comme ça. C’est peut-être dur mais ça a déjà fait ses preuves, malgré tout. Eh oui, je suis peut-être resté longtemps en marge de la société mais je n’ai pas oublié mes principes de Romain pour autant. Ils sont ancrés en moi et même si je le voulais, je ne pourrais pas m’en défaire. Vieux jeu, moi ? Peut-être. Mais je m’en fiche. C’est certainement pas à mon âge qu’on va me refaire, n’est-ce pas ? Vous pouvez bien tenter. Mais vous allez vous heurter à un mur.

Me voilà donc parti pour une traditionnelle séance d’entraînement. Comme à l’époque. J’enfile une tenue classique de légionnaire – elles n’ont pas changé non plus. Et je prends une épée en or impérial à l’armurerie. Hors de question de faire usage de mes propres armes pour ce qui va d’abord être un échauffement plus qu’un véritable entraînement. Après, peut-être. Mais pas pour le moment. Une fois prêt, je sors à l’extérieur et je commence à m’y mettre. Je frappe les différents mannequins qui se trouvent autour de moi en décrivant des courbes que je souhaite précises et mortelles. Je reproduis ces gestes pendant plusieurs minutes. Au point de finir assez rapidement par sentir quelques gouttes de sueur perler sur mon visage. Sans oublier mes cheveux qui commencent à se coller à mon front. Mais ça ne m’empêche pas de continuer. Encore et encore… Tant que je suis capable de donner des coups. Je peux continuer.

J’ai parfaitement conscience que quelqu’un se trouve juste derrière, à observer mes moindres faits et gestes. Mais je n’ai aucune envie de discuter. Alors sur le coup, je continue à m’entraîner en l’ignorant, espérant qu’elle finisse par en avoir marre et par abandonner l’idée de m’adresser la parole pour partir. Autant dire que c’est peine perdue… Elle m’accroche même avec un sous-entendu qu’elle ne cherche même pas à dissimuler. Et son gloussement, là, c’est… Et puis, comment ça « le romain numéro deux » ? Bref. Evitons plutôt les commentaires. Contentons-nous de lui répondre avec un ton similaire.
« Merci mais méfie-toi, elle est aiguisée. Et je parle de celle que j’ai entre les mains, pas de l’autre. Quoique… » Quoi ? Elle me cherche, non ? C’est légitime que je me permette de me défendre de cette façon. Et vu sa façon de me parler, je ne pense pas qu’elle soit choquée par aussi peu. A moins qu’elle ne le fasse exprès. Ce qui n’est pas à exclure mais si… Je ne parierai pas là-dessus non plus. « Je ne suis pas du genre à oublier un visage. Quel qu’il soit. Tu étais à la fête de la Colonie Grecque. Et tu étais collante, d’ailleurs. Chérie, c’est ça ? Drôle de prénom. » Oui certes, on ne peut pas dire que le mien soit très conventionnel non plus, j’en conviens. Sauf que ça m’est bien égal. « J’ai moi aussi un prénom, tu sais. Le « romain numéro deux », c’est loin d’être très flatteur. Ça te plairait toi ? Que je t’appelle… » Je m’arrête quelques secondes pour réfléchir avant de me remettre à parler. « La chieuse d’Egyptienne ? » Je ne fais que m’inspirer du comportement qu’elle a eu lors de la fête. Inutile de me jeter la pierre !

Decidement, ce petit romain (pas si petit que ça) était bien amusant. Elle ne se souvenait pas qu'il avait un répondant pareil ; mais après tout, pendant la fête chez les grecs, il était face à son crush, en plus d'être face à une Chérie de bonne humeur. Parce que oui, malgré son kidnapping, l'égyptienne était motivée lors de la fête. Motivée à foutre la honte à ce romain devant la jolie rousse (Chérie a des yeux, elle a bien vu que l'autre romaine sans âme était belle, malgré sa condition pitoyablement romaine).
Mais il n'avait pas vraiment répondu pareil. Dommage, il était été encore plus intéressant.

Il lui répliqua qu'il n'était pas du genre à oublier un visage. Surtout si elle était collante. Il lui fit remarqué que son prénom était étrange, ce qui fit sourire ladite Chérie. Son véritable prénom, oui, il était étrange. Mais son surnom, Chérie, lui avait la classe incarné -exactement comme elle.
Seconde remarque, il avait aussi un prénom : ouai, surement, mais Chérie s'en fichait royalement. Elle ne se souvenait même pas de son stupide prénom... Enfin, si, elle se souvenait qu'il était stupide et étrange.

L'égyptienne chiante ? Ca lui plaisait beaucoup. Elle était égyptienne et elle était chiante. Cela aurait pu être son surnom à la place de Chérie : quoi que, l'égyptienne chiante ressemblait un peu moins à son véritable prénom.
Elle haussa les épaules : « ça me plait. Ca me va plutôt bien, je trouve. » elle le reluqua avant de lui faire un clin d'oeil. « Ta petite rousse n'est pas là ? Elle ne peut pas nous regarder... C'est dommage. Je voulais te draguer encore un peu plus. Je peux te mettre une main aux fesses ? »

Chérie gloussa, d'humeur joyeuse et surtout, joueuse. Sans attendre sa réponse, sa main partie de son propre chef vers les fesses (rebondies, elle le voyait bien) du romain.

Je suis incapable de dire si elle est idiote ou si elle le fait tout bonnement exprès. La seule chose qui soit réellement claire dans mon esprit, c’est qu’elle est une vraie plaie ! Pire qu’une sangsue, cette fille. Je ne lui ai rien demandé et je me retrouve là, à devoir la supporter alors que je suis juste venu m’entraîner tranquillement. D’ailleurs, elle est Egyptienne. Ce qui veut dire qu’à l’origine, elle n’a absolument rien à faire dans les parages. A moins qu’elle soit en mission diplomatique. Mais si c’est le cas… Je ne comprends pas du tout le choix des Egyptiens d’envoyer cette fille comme émissaire. Ils veulent quoi, au juste ? L’incident diplomatique, c’est ça ? Parce que selon moi, elle est tout à fait capable d’en déclencher un. Même si, personnellement, je n’y tiens pas plus que cela. Je n’apprécie pas forcément les Egyptiens mais je n’ai rien contre eux non plus. Se battre entre nous serait, pour ainsi dire, complètement stupide.

Du reste, ma vie privée n’a pas à la regarder. J’ai l’impression qu’elle prend plaisir à me nuire, d’une manière ou d’une autre. J’ignore si elle est comme ça avec tout le monde mais si c’est le cas, cela doit très rapidement devenir lourd. Heureusement, j’ai tout de même réussi à ne pas lui sauter à la gorge lors de la fête de Noël. Peut-être était-ce dû à la présence d’Evie et à mon étrange incapacité à m’éloigner de cette dernière. Il faut dire que dès l’instant où mes yeux se sont posés sur la fille de Neptune, il y a quelque chose qui a vibré en moi. Quoi ? Je l’ignore complètement. Toujours est-il que je ne tiens pas particulièrement à le savoir. Et puis, maintenant, dommage pour l’Egyptienne mais je suis seul. Dans ces circonstances-là, je peux avoir de la répartie. Il est tout simplement hors de question que cette fille puisse se permettre de venir me mettre la honte alors que je suis sur mon propre territoire !

Oui, j’ai bien l’intention de la faire rapidement descendre de son petit piédestal. Que cela lui plaise ou non. Elle risque d’être étonnée de ce que le « Romain numéro 2 » est capable de faire. Qu’elle continue à me prendre pour un imbécile. Elle va finir par s’en mordre les doigts. Pour le moment, elle semble apprécier la proposition de surnom que je viens de lui faire, malgré son geste des épaules. Très bien. Pour être tout à fait honnête, ça ne me surprend pas. Je commence à cerner sa personnalité. Et je ne vais pas me laisser faire. « Vraiment ? Tu aimes ? Dans ce cas-là, je suppose que tu ne verras aucun inconvénient à ce que je continue de t’appeler ainsi, n’est-ce pas ? Du moins, je peux le faire jusqu’à ce que tu te souviennes de mon prénom et que tu cesses de me réduire à un simple « deuxième Romain ». », dis-je en la fixant dans les yeux, arborant un air relativement sérieux. Je suis parfaitement capable de continuer à la désigner sous ce surnom. Et puisque cela n’a pas l’air de spécialement la déranger, je ne vois aucune raison de me priver de cette occasion.

Je ne fais même pas attention à son clin d’œil. J’ai parfaitement conscience qu’il s’agit d’un geste qui n’est pas naturel, chez elle. Mais je dois bien admettre que ce qui me dérange le plus, c’est ce qu’elle raconte juste après. Me draguer ? Me mettre la main aux fesses ? Et puis quoi encore ?! Je ne suis certainement pas un plat de résistance pour les égyptiennes qui sont en manque. Elle aurait pu aller « chasser » ailleurs mais non, par un hasard, c’est moi qui me retrouve à être obligé de la supporter. Toutefois, si elle croit que je vais bien gentiment me laisser faire, elle se trompe lourdement. J’ai connu bien pire qu’elle, lorsque j’étais aux Enfers ! « Ma petite rou… Tu parles d’Evie ? Non, elle n’est pas là. Pourquoi ? Elle devrait ? Nous ne sommes pas mariés. Elle est libre d’aller où elle veut et elle n’a absolument aucun compte à me rendre. Et puis, je ne trouve pas que ce soit dommage qu’elle ne soit pas présente pour nous voir. Surtout pour voir ton petit jeu… Tu dragues tous les mecs que tu croises, au fait ? Si c’est ça, pose-toi des questions. » Au moins, maintenant, j’espère que le message passe bien. Cependant, je soupire avec la suite de sa phrase. Franchement, c’est grotesque. Mais ça ne m’empêche pas de lui répondre, pour autant. « Essaye toujours de faire le moindre geste qui va dans ce sens… Mais je ne garantis pas que tu en ressortes totalement indemne. » Est-ce que je suis sérieux ? Elle n’a qu’à tenter le coup pour avoir une réponse. Et évidemment, je n’ai même pas besoin de le lui dire plus explicitement pour qu’elle le fasse.

Elle effectue tout d’abord un gloussement digne des plus basiques filles de Vénus et sans attendre de permission, elle envoie directement sa main en direction de mes fesses. Ni une, ni deux, mes réflexes de demi-dieu liés à mon hyperactivité se mettent automatiquement en fonctionnement. Je laisse mon épée en or impérial tomber au sol, afin d’avoir les deux mains libres. Je saisis le bras qui s’apprête à me toucher les fesses puis, avec mon autre main disponible, je vais chercher son autre bras. Enfin, je la positionne dos à moi, tout en finissant en lui faisant une clé de bras. Je ne serre pas trop fort mais disons que c’est suffisant pour éviter qu’elle ne gesticule trop. Je la force à rapprocher de moi. Je me penche ensuite vers sa tête afin de lui murmurer ces quelques mots dans l’oreille. « Calme tes ardeurs, Chérie. Tu ne voudrais pas être la principale responsable d’un incident diplomatique entre les Egyptiens et les Romains, n’est-ce pas ? Alors je te conseille de te tenir tranquille et d’éviter de renouveler ce geste avec moi, à l’avenir. » J’ignore si cela va arrêter son humeur joueuse bien que ce serait plus sage pour elle. Rebondies ou pas, je ne vais certainement pas me laisser toucher les fesses par une quasi parfaite inconnue. Pitié, dites-moi que toutes les Egyptiennes ne sont pas comme elle…

Sans grandes surprises, le romain avait le sang chaud et une capacité à renvoyer l'ascenseur assez impressionnante. A croire que tous les êtres en partie divin étaient susceptible. Chérie, elle excusait les égyptiens, parce que c'était dans leur sang, dans leurs gênes, dans leur pays ; mais pas les romains, et encore moins les grecs, qui venaient pour la plupart des pays européens ou bien des Etats-Unis d'Amérique. Elle n'excusait rien mais trouvait ça particulièrement amusant de chercher leurs boutons pour encore mieux les énerver. Quand elle avait vu ce romain, grand, très sombre, elle avait tout de suite compris comment l'énerver : première étape, repérer un sujet sensible (pour le coup, une jolie rousse) ; étape deux, parler de quelque chose de gênant (attouchements) tout en incluant l'étape une autant que possible ; étape trois, le faire réagir, presque l'obliger à la toucher d'une quelconque manière. Oh oui, Chérie avait très exactement son plan en tête, avant même qu'il ne prononce un seul mot.

Cependant, elle ne s'attendait pas à une réaction aussi disproportionnée ! Une clef de bras ? Mais il la prenait pour un centaure à la force incroyable ou bien à une crocodile magique ou quoi ?! Les jambes faiblardes de l'égyptienne en tremblaient encore sous le choque. Il avait presque réussit à l'énerver, cet abruti.
Tout en lachant un pauvre gémissement douloureux (qu'elle niera jusqu'à la fin de sa vie), Chérie attrapa péniblement le bras du romain. Sa paume chauffait doucement mais surement : d'abord une sensation un peu moite, puis une chaleur constante, et cela devenait de plus en plus désagréable. Pour manipuler les flammes, elle avait besoin de son cher et tendre briquet, mais pas pour la chaleur. Après les années, elle maitrisait cette sensation désagréable presque à la perfection ; bientôt, l'odeur des poils brûlés, et la rougeur qui s'étendrait pour prendre la forme de sa main en bien plus étirée. Elle était fière, la sale gamine, de laisser sa marque, son empreinte sur le bras d'un romain. Elle avait beau être en dessous de lui, cette marque était la preuve (en tout cas pour elle) de sa supériorité.
« Tu crois que ça va déranger ta rousse ? Eve, ou un autre prénom de merde ? Quand elle va voir que tu portes la marque d'une autre femme ? »

Ce n'était pas une question de douleur pour elle. Le but n'était pas de lui faire mal, ciel, même pas de le faire lacher ! Juste de lui laisser un petit quelque chose de sa part. « Un incident diplomatique ? Ce n'est pas mon genre... Enfin, peut-être bien que si. Mais bon, mon Romain numéro un à l'habitude, et les autres égyptiens encore plus. Et une main aux fesses n'est pas un incident diplomatique, pas quand elles sont aussi jolies que les tiennes ! Ne pas les montrer, ça c'est un crime contre l'humanité. »

Chérie tourna la tête pour fixer le romain. Il était quand même vachement grand... Elle avait presque du mal à voir son visage dans sa totalité ! En retenant très douloureusement toutes les blagues liées à sa taille de géant qui lui venaient, la brune lâcha un pauvre soupire : « Je rigole, je ne vais rien te faire le Second Romain. Calme tes ardeurs et remet bien ta petite jupette toute mignonne, je crois bien que je vois quelque chose dépasser là... » pas plus stressée par sa position de soumission, Chérie éclata d'un rire bien bruyant. « Je suis là pour nouer des liens, être certaine que les romains n'abandonneront pas mon peuple au premier pépin rencontré. Nous comptons beaucoup sur vous. Les égyptiens sont bien moins nombreux ; même si on reste supérieur dans tout le reste ! »