Nath venait d'arriver à la colonie, en compagnie d'un groupe de légionnaires romains. Aujourd'hui, c'était un des rares moment de détente où allait se retrouver les trois groupes. Et c'est la première fois que Nath sortait du camp Jupiter depuis son retour, après s'être enlevé.
Il n'avait pas été invité par hasard. En effet, durant ce genre de soirée il arrive que des bastons éclate et le fils de Juventas est là pour calmer le jeu, voir se charger des blessés si il y en avait.
Ce genre d'évènement, c'est très peu pour lui. Il a horreur de danser, ou plutôt, il danse comme un pied. Mais il n'était tout de même pas venu en clochard. Il a revêtu un élégant smoking noir avec un petit nœud papillon bleu pour relever le tout. Il était plutôt pas mal comme ça, et bien coiffé en plus, ce qui était extrêmement rare.
Ils arrivèrent doucement là où se déroulerait le bal, soit dans l'arène servant d'habitude aux entraînements. C'était illuminé de partout, on se croirait dans un boîte de nuit. Nath se posta dans un coin en hauteur sur les gradins, de là il pouvait voir quasiment tout ce qui se passait et ainsi intervenir au besoin.

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Enfin quelque chose pour se distraire, pour ôter toutes les pensées négatives de son esprit. La demi-déesse a entendu certains membres de sa cohorte en parler après l'entraînement de ce matin, et l'hyperactive a décidé qu'accompagnée ou non, elle irait. Elle a envie de s'amuser, d'oublier ses crises d'anxiété et tous ses problèmes le temps d'une soirée, d'une seule petite soirée. Le temps de refaire le plein d'énergie avant de reprendre les difficiles entraînement et tout ce qui vient avec, comme réapprendre la maîtrise de ses dons. Malheureusement, elle ne les contrôle pas aussi bien qu'auparavant. Son statut de Centurion, elle l'a gagné en faisant ses preuves au combat, malgré qu'elle fonce souvent tête baissée, en se mettant en danger. Elle avait réussi à freiner cette partie d'elle-même, avant d'être délaissée sur l'île, mais il ressurgit peu à peu depuis son arrivée en deux-mille-seize. Ce n,est rien d'évident à gérer, mais malgré tout, la fille de Neptune sait qu'elle est apte à faire ses preuves.
Evie compte bien se reprendre en main mais avant, elle doit régler ses problèmes. Ils ne sont ni simples, ni faciles à comprendre, à gérer, mais il le faut. Pourtant, ce soir, ces problèmes, elle les met au placard et elle supplie le Ciel pour ne pas que cela lui tombe dessus, en cette soirée festive du temps des Fêtes.

Pour se fondre dans la masse, la jeune femme sort une robe dorée, moulante et longue, qui épouse son corps à la perfection et l'enfile. Elle a été faire du shopping avec quelques romaines, la semaine dernière, pour se remettre au goût du jour et lorsqu'elle a vu cette magnifique robe, elle n'a pas pu s'empêcher de la prendre avec elle, étant certaine qu'elle lui serait utile, un de ces jours. Evie s'y sent bien, à l'aise. Elle a toujours été confortable  en portant des vêtements féminins, malgré qu'elle soit habituée à l'armure masculine des soldats romains. La rouquine prend aussi le temps de modeler ses cheveux, de rendre ses boucles plus parfaites, plus soyeuses. De mettre un peu de maquillage sur son visage imparfait, pour cacher ses petits défauts. Elle n'en fait pas trop, cependant, pour ne pas ressembler à un pot de peinture sur deux pattes.
Une fois prête, elle envoie un Message-Iris rapide à son ami. Vassili n'aimera pas ce qu'elle va lui dire, mais il n'aura plus le choix, maintenant. ''Rejoins-moi au bal de la Colonie grecque, ce soir. Sinon, je risque de me perdre, tu me connais.'' La romaine, fière, laisse ce message partir et se rend à la Colonie, là où le bal l'attend.
Une fois arrivée, elle est époustouflée par le décor, par l'ambiance qui y règne. Peu de gens sont arrivés mais parmi ceux-ci, elle reconnaît quelques personnes. Elle envoie un signe de tête à un romain qu'elle a aperçu une ou deux fois (Antonio) et tourne sa tête pour apercevoir Nath, en hauteur, surveillant la pièce. Aussitôt, elle se rend à ses côtés, étant le seul qu'elle connaît, pour le moment. ''Nathaniel! Je ne savais pas que tu prévoyais venir.'' La rousse sourit de toutes ses dents. C'est un plaisir de ne plus penser à ces maudites crises. ''Tu es venu accompagné?'' Curieuse, Evie? Si peu.

Mon premier Noël que je passe à l’extérieur des Enfers depuis bien des années. Je dois avouer que ça me fait bizarre… De retrouver cette ambiance festive, de retrouver ces lumières, la neige. Ces moments où un sourire et la joie sont censés illuminer les visages de chaque personne. A mon époque, je me rappelle que j’aimais ces fêtes de fin d’année. J’aimais les célébrer avec les autres Romains. Mais surtout, j’aimais les célébrer avec Elle. J’aimais la voir ouvrir un peu plus son cœur aux autres durant cette période, se laissant guider et emporter par l’atmosphère joyeuse. Et plus personnellement, j’aimais voir ses yeux pétiller. Dans ces cas-là, j’avais l’intime sensation que notre complicité n’était jamais aussi puissante et intense que dans ces cours instants-là. Plus rien d’autre ne comptait autour de nous. Il n’y avait qu’elle et moi. Roxanne et Vassili. Juste deux personnes, presque comme les autres, qui s’aimaient sincèrement.
Aujourd’hui, j’ai bien conscience que c’est différent. J’apprécie toujours les fêtes. Mais… Elle n’est pas là pour partager ces moments avec moi. Et même si je ne veux pas l’avouer et que je n’en parle pas. Ça me mine. On peut dire que c’est de la nostalgie. Mêlée avec une pointe de regrets. Pour diverses raisons. Quoi qu’il en soit, j’avais la ferme intention de passer ce réveillon seul. En pensant à Elle et aux années vécues en sa compagnie. Un peu comme une sorte d’hommage. Une dernière pensée à son encontre, un soir de Noël… Une fête qu’on aime plutôt passer en famille. Or, Elle était ma famille. Elle plus que ceux avec qui je partageais mon sang. Plus encore que les autres Romains, à l’époque. Je repense à cette dernière alors qu’un bruit se fait entendre. Un message-Iris. D’une certaine fille de Neptune. Elle me « demande » de la rejoindre à un bal, organisé à la Colonie grecque. Ce soir. En me « menaçant » de se perdre. Le pire, c’est que je sais qu’elle en est parfaitement capable… Je peux donc dire adieu à une soirée paisible. Je n’ai pas envie qu’elle m’en veuille parce que j’aurais ignoré son message.

Je fouille donc dans mes habits, voir si je peux trouver quelque chose qui peut convenir à un événement de cet acabit. Mais je ne me fais pas trop de souci. Normalement, avec tout ce qui a été acheté avec Antonio, je devrais pouvoir trouver le vêtement idéal. Ce fils de Vénus avait voulu refaire ma garde-robe au complet, jugeant que mon look des années 20 – 30 n’était plus très conforme avec l’époque actuelle. Et le mois qu’on puisse dire, c’est qu’il n’y est pas allé de mainmorte. Nous avions fait pas mal de magasins et nous avons acheté tellement de trucs – que je trouve sympa… Qu’on peut considérer sa mission comme accomplie. Et justement, je finis par trouver quelque chose d’intéressant. Un costume blanc avec un nœud papillon noir… Oui, ça devrait le faire. J’enfile en vitesse le pantalon, la chemise et la veste et je termine rapidement par le nœud papillon. Je fais quelques derniers ajustements au niveau de la coupe des cheveux et c’est bon. Le tout est d’être présentable. Après, être super classe, etc… Je n’y accorde pas plus d’importance.
Maintenant que tout est en ordre, je me rends, pour la première fois de toute ma vie, à cette Colonie où vivent des Grecs. J’hésite quelques secondes devant le portail avant de prendre mon courage à deux mains et de m’y engouffrer. Une fois de l’autre côté, je n’ai pas vraiment de mal à trouver le lieu où se déroule la fête. Une sorte d’arène aménagée exprès pour l’occasion. Sympathique. Au moins, ils sont certains d’avoir de la place, dans un tel endroit. L’inconvénient ? C’est plus dur de retrouver une personne particulière… Mais je ne me décourage pas pour autant. Scrutant avec attention tout autour de moi, mon regard tombe sur Antonio, que je salue d’un signe de la tête. Puis, mes yeux vont se promener un peu en hauteur… Et un soupir soulagé m’échappe lorsque je l’aperçois. Finalement, ce n’était pas si compliqué. Elle semble occupée à discuter avec un autre Romain, Nathaniel. Un garçon plutôt sympathique. Sans attendre davantage, je m’approche de mes deux camarades. Je ne m’annonce qu’une fois que je suis à proximité. Sourire aux lèvres et c’est parti. « Evie ! Enfin, je te trouve. Par contre, la prochaine que tu veux que je vienne à une soirée avec toi, préviens-moi un peu à l’avance, plutôt que de me prendre au dépourvu. » Sur ces mots, je baisse les yeux sur elle en la détaillant et… Elle est magnifique. Cette robe dorée épouse parfaitement les formes de son corps, la mettant ainsi bien en valeur. « Tu es… Super belle. » Me rendant un peu compte de ce que je viens de dire, je me racle la gorge avant de tourner les yeux en direction du fils de Juventas, avec l’espoir fou de détourner l’attention de chacun de ce que je viens de dire. « Salut Nathaniel. Tu passes une bonne soirée ? » Oui on peut le dire. C’est complètement naze.

Noël avait toujours été l'une des fêtes favorites de Lyana. Elle avait toujours aimé cette ambiance festive et chaleureuse, les rires des enfants, les chants repris en choeur. C'était d'autant plus appréciable qu'elle conservait de cette fêtes des souvenirs gravés à jamais dans sa mémoire. Les chauds biscuits de sa mère, dont l'odeur emplissait toute la maison, les contes que son père narrait en usant d'une magie douce pour animer les personnages et donner des effets imprenables à son récit. Jacen, Eidan et elle qui décoraient le sapin en riant. Toujours tous les trois pour cette fête splendide. Certes, depuis le temps, Noël avait prit une saveur différente, mais pour Lyana, c'était l'occasion parfaite de faire revivre l'esprit de sa famille disparue. Jacen étant parti en mission à l'externe, elle se retrouvait vraiment seule pour Noël.

Ou du moins, elle le croyait. Mais l'invitation de Chiron la surprit. Ayant été représentante de son Nome dans le Camp Jupiter, elle n'avait d'autre choix que de se présenter à cette fête diplomatique. Et tant qu'à y être, autant s'amuser comme il se devait. Elle avait donc revêtit une robe noire ajustée au buste, mais ample à partir de la taille et une paire de converses, car elle ne jurait que par ces souliers. Et bien qu'elle s'attendait à une fête haute en couleur, elle ne s'attendait pas à ce que ce soit à ce point grandiose. Les Grecs avaient mis le paquet en décorant leur arène de combat avec des tonnes de lumières, donnant à l'espace une ambiance de discothèque et de salle de bal en même temps. C'était tout simplement magnifique.

Avec un petit sourire, la jeune fille regarda Asha et Félix au loin, qui couraient entre les gens déjà présents et qui saluaient tout le monde avec leur bonne humeur habituelle. Jamais elle ne voudrait l'avouer, mais les deux enfants avaient toujours eu ce don de la faire sourire. Et en cette occasion, ils lui rappelaient elle et Jacen quand ils étaient plus jeunes. Elle eu un moment de nostalgie, mais se reprit aussitôt. Aucun Shacksfil ne voudrait que Noël soit déprimant. Alors elle balaya l'arène du regard, cherchant un visage connu. Comble du malheur, le premier qu'elle aperçu fut celui de ce bougre de Nathaniel, perché en haut des estrades comme pour se laisser croire à une supériorité totalement imaginaire. Lyana soupira et tourna les talons, se dirigeant dans la direction opposée. Autant garder ses distances et passer une bonne soirée. Et ce type là, elle avait du mal à le supporter, mais elle n'allait pas chercher les ennuis ce soir. Tout en marchant, en écoutant les éclats de rire d'Asha et Félix qu'elle percevait ici et là par dessus la cohue ambiante, elle ne portait absolument pas attention à ce qui se déroulait autour d'elle. C'est à ceet instant qu'elle entra en collision avec une autre personne présente à la fête. « Pardonnez-moi, je ne regardais pas où j'allais. » dit-elle un peu mal à l'aise. Mais en même temps, l'autre ne regardait pas non plus, non ? Ce n'était pas une raison pour être méchante, elle restait et resterait polie. Elle se tourna alors pour regarder sa malheureuse victime.