« Merde Chérie, bouge tes fesses ils vont nous chopper sinon.» Agatha était encore une fois en compagnie de son acolyte, Chérie. Les deux jeunes magiciennes étaient souvent fourrées ensemble à faire toutes les conneries possibles et inimaginables. Les autres membres du nome en avaient sérieusement ras le bol d'elles. Un jour elles disparaissaient, un autre elles foutaient le gros bordel dans la salle d'armes. C'est qu'elles ont bien besoin de se défouler. Rester enfermées au même endroit pendant trop longtemps c'est très peu pour elles. Aujourd'hui elles avaient prévues d'aller faire chier leur monde ailleurs qu'au nome pour changer. La vraie ville les attendaient.

Une fois que Chérie eu enfin fini d'enfiler sa veste et son éternel bonnet (bien utile dans ce temps de chien), elles sont parties. Tout en discrétion bien entendu. Elles n'étaient pas vraiment autorisées à quitter le nome comme ça. Il fallait passer par d’ennuyantes démarches et elles n'avaient vraiment pas le temps pour des choses inutiles comme ça. Leur but était donc de ne pas se faire attraper par les autres occupants du nome. C'est que les autres magiciens sont ennuyants vous voyez, du moins la plupart. Ils respectent scrupuleusement les règles et obéissent à leurs supérieurs sans jamais poser de questions. Encore quelque chose avec laquelle Agatha a toujours eu du mal. Elle n'a qu'une seule vie et elle veut en profiter un maximum. Surtout s'ils sont encore une fois menacés…
Elles erraient dans le quartier de Brooklyn, le même où se situait le nome. Ainsi elles en auraient pas pour longtemps pour rentrer. Agatha regretta un court instant d'être sortie, c'est qu'il faisait vraiment frisquet là dehors. Et elle n'avait pas eu le réflexe de protéger ses oreilles comme son acolyte avec son bonnet.

«Bon alors, on fait quoi aujourd'hui ? On sonne aux portes ? Où on va dans un parc et on fait éclater une baston ? Je suis douée pour ça tu le sais bien.»
Agatha avait usée de sa capacité à plusieurs reprises au sein du nome. Bon parfois elle ne le contrôle pas vraiment et ça devient du vrai n'importe quoi. Il y à aussi des fois où son pouvoir s’auto-déclenche. Ça lui a valu de nombreuses réprimandes de la part de ses supérieurs d’ailleurs.

Chérie n'aimait pas grand monde ici-bas ; et ça, tous ceux qui s'étaient approchés de près ou de loin de la magicienne le savaient. Il y avait cependant quelques exceptions à cette règle : Lahaar, mais aussi et surtout, Agatha, l'égyptienne. Les deux jeunes femmes étaient des vraies partenaires, surtout quand il s'agissait de foutre la merde, et le plus possible s'il vous plait. Pour ça, les deux jeunes égyptiennes étaient certainement les plus douées : provoquer des bagarres (Agatha était la pro), faire exploser des trucs dans le salon, tager les murs extérieures du Nome... Rien ne les arrêtait : pas même les règles strictes des magiciens, pas leur conscience, et encore moins les quelques figures d'autorités qui veillaient sur elles. Chérie aimait se dire que Sekhmet elle-même ne respectait pas toujours ce que les autres lui disaient de faire, alors pourquoi pas elle, l'égyptienne qui suivait si étroitement le chemin de la déesse ?

En se dépêchant, Chérie enfila son énorme veste et son bonnet. Elle savait qu'il ferrait froid dehors, hors de question qu'elle sorte tête nue par ce temps glacial ! Elle jeta un regard à son acolyte favorite, la jolie brune aux oreilles nues, et se fit la remarque que la pauvre allait définitivement avoir froid, une fois dehors... Tant pis, elle assumerait bien.
L'égyptienne finit par sortir avec Agatha et elles marchèrent comme des âmes en peine en plein Brooklyn (pour rester quand même proche du Nome). Chérie écouta sa partenaire tout en shootant dans une poubelle. «Bon alors, on fait quoi aujourd'hui ? On sonne aux portes ? Où on va dans un parc et on fait éclater une baston ? Je suis douée pour ça tu le sais bien.»

Chérie éclata de rire, parce que son amie avait totalement raison. Elle était la meilleure pour commencer des bagarres à n'en plus finir : pour les autres, c'était fatiguant, mais l'égyptienne adorait ça plus que tout chez l'autre magicienne. Se lancer dans les bastons provoquées par Agathou, ou juste les regarder s'éclater les dents, c'était ce qui l'occupait le plus.
La jeune femme lança un regard faussement fatigué à Agatha avant de lui faire un grand sourire :
« On sonne aux portes. Je connais deux, trois adresses... Ça va être drôle bébé ! Que des vieux de quarante ans chiants, qui dorment depuis des heures ! »

Les deux chieuses du Nome s'entendaient décidément à merveille. Du moins sur le plan des conneries à faire. Elles aimaient aussi s'emmerder mutuellement, se battre en duel etc… Elles ont chacune besoin de prouver leur supériorité face à l'autre. C'est aussi cette rivalité qui permet leur relation. Sans cela ça ne serait plus la même chose.
Bon aujourd'hui ça sera donc tapages de sonnettes et reveillage de mémés (et pépés). Il n'y a que les vieux qui dorment encore à l'heure la. Agatha se frotta les oreilles. elles ne les sentaient déjà plus et elles devaient être toutes rougies à cause du froid. Elle regretta de ne pas avoir pensé à prendre quelque chose pour couvrir son crâne. Ses oreilles risque de tomber avant la fin de la journée. Mais en même temps les bonnets ça ne lui va pas. Elle ne sait jamais comment le mettre pour que ça ne fasse pas trop pitié. Chérie c'est différent, elle a tout simplement une tête à chapeau.

Elles se mirent en marche joyeusement vers les “bonnes adresses” de Chérie. Allez savoir où elles les a trouvées, elle fait un tas de choses incompréhensibles. Mais Agatha l'aime quand même. C'est son égyptienne préférée. Bien qu'elle apprécie beaucoup Lyana aussi… les deux se comprennent. Et Agatha tente parfois de calmer le jeu entre Lyana et Chérie. Ça ne fonctionne pas tout le temps et elle en ressort parfois égratignée mais ça reste assez fun de les voir s'affronter alors qu'au fond (très au fond) elles s'apprécient.
Elles avançaient sur le trottoir en shootant dans les cailloux, déchets et autres qui se trouvaient sur leur chemin. De vraies caïds ces deux là.Agatha sortis un paquet de chewing-gum de sa poche, elle en mit un dans sa bouche et en lança un à Chérie. C’est toujours agréable d’avoir une haleine fraîche. «Ma Chérie, ça serait peut-être mieux si tu passais devant, je sais pas exactement où tu veux aller.» Elle appuya sa remarque d’une petite claque sur les fesses rebondies de sa sœur de conneries. Elle a vraiment un super corps en plus d'avoir une tête à chapeau dis-donc. Mais Agatha n'est pas trop mal dans son genre non plus, avec ses yeux bleu bien trop craquants.

Chérie était totalement du genre à suivre les gens et parfois même jusqu'à leur demeure, alors bien entendu qu'elle connaissait quelques adresses avec les gens les plus chiants, les plus ennuyants du monde. Et quoi de mieux que les réveiller, accompagner de sa magnifique égyptienne ? Chérie lui jeta justement un coup d'oeil, et elle était belle son égyptienne favorite. Ses longs cheveux foncés, sa peau plutôt pâle (ses oreilles rouges étaient tout bonnement adorables), et surtout, ses magnifiques yeux bleus. Parfois, l'égyptienne était jalouse des yeux d'Agatha ; franchement, est-ce qu'un azur pareil n'est pas illégal ? Mais après, Chérie se rappelait qu'elle était parfaite, même avec ses yeux bruns clairs.

Agatha lui lança un chewing gum que Chérie attrapa sans mal avant de le lancer dans sa bouche, sans faire attention au gout de fraise que l'égyptienne n'appréciait pas du tout. Après tout, tout le monde ne peut pas avoir bon gout, malheureusement.
L'autre égyptienne lui proposa ensuite de lui montrer le chemin, en agrémentant sa remarque d'une claque sur les fesses de Chérie, ce qui la fit simplement sourire. Elle commençait à avoir l'habitude avec la brune, qui était un peu bizarre dans ses attouchements ; ce qui ne dérangeaient pas réellement l'égyptienne. Elle était plutôt du genre à apprécier.

Chérie attrapa sa main pour la tirer en courant dans les rues jusqu'au plus beau quartier de Brooklyn ; le quartier plein de maisons, elles-mêmes pleines d'enfants et de bonnes familles avec un petit chien et une petite vie tranquille. Sans tous les soucis des égyptiens et demi-dieux.. Heureusement ou malheureusement pour eux. Ils ne vivaient pas les guerres, heureusement, mais ils étaient aussi inutiles et n'arrivaient pas à la cheville des égyptiens, malheureusement pour eux. Chérie eut un grand sourire en fixant son amie de connerie :
« J'ai une meilleure idée. Tu prends la droite de la rue, je prend la gauche. Celles qui arrivent à réveiller le plus de familles et les faire sortir sans se faire chopper. Partante ? »

C'était clairement une question rhétorique ; bien sur qu'Agatha allait être partante. Bien sur qu'elles allaient encore faire une sorte de duel, c'était leur façon de fonctionner. Chérie lui ébouriffa vivement les cheveux avec un énorme sourire : « La gagnante peut demander n'importe quoi à la perdante. Enfin, on sait toutes les deux que je vais pouvoir te demander enfin tes chaussures magnifiques, tes rangers ! »

Agatha ne doutait pas de l'aptitude de Chérie à leur trouver l'endroit idéal pour mettre à exécution leurs farces. Si il y avait bien une personne qui savait ces choses là au parmi les Magiciens du Nome, c'était bien Cherie. La magicienne proposa à Agatha de se séparer e de se mesurer l'une à l'autre.  Une petite compétition de temps à temps n'a jamais fait de mal à personne.

Avec un sourire espiègle et sans prendre le temps d'avertir sa comparse, Agatha partie en courant côté droit de la rue désignée. Elle s'attaqua à sa première maison, sonna avec insistance sur l'interphone et poursuivie son chemin, passant aux victimes suivantes. Elle jeta un coup d’œil de l'autre côté de la rue, et vit que Cherie avançait quasiment à la même vitesse. Agatha arrivait à sa cinquième maison quand un homme d'une trentaine d'années et baraqué bien comme il faut sortit d'une voiture garée le long du trottoir. La magicienne fit comme si de rien n'était et marcha d'un pas calme quoiqu'un peu trop rapide vers le bout de la rue. Elle jeta à nouveau un regard vers Cherie qui la regardait avec un sourire ravi sur les lèvres. Elle avait déjà atteint le point d'arrivée.
Agatha arriva au côté de Cherie et lui lança son regard de tueuse. «On sait toutes les deux que si ce musclor n'était pas sortit de sa voiture à ce moment là c'est moi qui serait arrivée preum's.». Elle jeta un coup d’œil sur la rue, où des gens encore ensommeillés sortaient de chez eux  avec un air grincheux sur le visage. Ils se regardaient les uns les autres en essayant de trouver qui avait put les réveiller si tôt le matin. Agatha avait, en plus de ses oreilles, le visage rouge. Le fait d'avoir perdu devant Cherie la mettait en rogne. Surtout qu'elle était persuadée qu'elle aurait put gagner si ce balourd n'avait pas débarqué. «T'attendra qu'on soit de retour au Nome pour mes Rangers. De toute façon je voulais m'en débarrasser, elles sont trop usées. Je m'en rachèterais des neuves.» Elle venait à peine de terminer sa phrase que le fameux musclor, après s'être rendu compte de ce qui se passait dans la rue, se tourna vers les deux magiciennes en les désignant du doigt. Manifestement il était pas très sympathique musclor. Il devait habiter dans cette rue ou du moins connaître certaines de ces personnes car il vint vers nous avec un regard menaçant. Il tenait dans sa main un trousseau de clé. Agatha jeta un coup d'oeil à Chérie, le signal pour déguerpir. Mais avant elle décida d'exploiter un peu son pouvoir de modification d'armes. Car oui, une clé ça peut très bien devenir une arme. Musclor se retrouva soudain non pas avec un bouquet de fleur comme Agatha le voulait mais avec un arbre en pot d'environ un mètre quatre-vingt de haut et qui devait peser au moins vingt kilos avec le pot et la terre. . «Oups. On y va maintenant ?»

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