Cette petite voix dans sa tête l'empêche de trouver le sommeil. Evie bouge de gauche à droite, sans être capable de trouver le bon conseil du dieu du sommeil. Elle n'arrive même pas à fermer les yeux, à cesser de réfléchir deux secondes. Son regard voit sans cesse les événements passés sur cette île maudite, et la jeune femme ne peut s'empêcher de frissonner en y réfléchissant. C'est terrible, ce qui lui est arrivé, certes, mais certains vivent sans doute pire. Elle ne peut s'empêcher de se dire qu'elle a eu la vie facile, qu'elle n'a pas vieilli durant toutes ces années, qu'elle n'est même pas défraîchie. Mais il n'empêche que physiquement, elle a vingt-trois ans, toujours jeune et avec l'avenir devant elle. Pourquoi se sent-elle si désemparée, alors qu'elle semble avoir vécu quelque chose de pas trop monstrueux?
Le fait est qu'elle ne se rappelle pas de tout ce qu'elle a pu vivre à cette île. Cinquante ans ont défilé entre son arrivée et son départ, et il s'agit de beaucoup de temps. Sa mémoire revient peu à peu, mais pour le moment, elle ne se rappelle que des odeurs, que des monstres. Elle ne se rappelle ni des blessures, ni des journées passées dans le calvaire. Elle ne comprend donc pas ce sentiment de détresse qui l'envahit et ce manque de sommeil : là-bas, elle n'a jamais ressenti le besoin de dormir. Son insomnie semble perdurer, car au final, la fille de Neptune décide de se lever de son lit et de se vêtir d'un débardeur ainsi que d'un pantalon noir, pour sortir dehors et admirer le ciel étoilé.
Un soupire s'échappe de ses lèvres, alors qu'elle est assise à l'extérieur de la caserne de sa cohorte. Elle se tient là, sur le perron, les jambes flottant dans le vide qui s'étend un peu en dessous d'elle. Elle pourrait aller se plonger dans l'eau, aussi. Se vider de toute cette colère qui réside en elle sans qu'elle ne sache trop pour quoi, profitant de l'élément qu'elle connaît bien pour se détendre, évacuer les tensions mais elle décide de rester là, de rester près des siens, juste au cas ou une crise d'angoisse la frapperait. Elle sait que c'est anormal, d'être aussi anxieuse, mais elle l'est. Evie serre les poings, et elle retient son envie d'aller frapper dans l'arbre le plus proche. Elle déteste avoir ces impulsions de violence, même si elle ne peut les empêcher de survenir.
La rouquine se lève de son siège et elle commence à marcher en bas du bungalow. Elle fait les mille pas, ses pieds traînant dans la terre, ne portant aucune chaussure. Elle n'est plus habituée à vivre dans une civilisation, aux côtés des autres. Ayant été esseulée très longtemps, elle se sent désormais très peu à sa place, parmi une population aussi dense.
Si concentrée entre ses pas que la demoiselle ne se rend pas compte de la présence du romain qui lui a probablement sauvé la vie. Ce dernier se tient là, comme s'il observe une mystérieuse créature. La demi-déesse s'arrête, l'observe à son tour. «
T'es là depuis longtemps? » Peut-être l'observe-t-il depuis un bon moment, déjà. Se moquant d'elle silencieusement. Paranoïaque, Evie? Du tout. «
Tu aurais dû me dire que tu étais là, je ne t'aurais pas ignoré, comme ça. », qu'elle souffle. Elle regrette de ne pas l'avoir aperçu avant, mais c'est chose passée, désormais. Elle attend simplement de connaître les raisons qui font qu'il est debout et non couché dans son lit, comme tous les autres. «
Tu ne dors pas? » L'ancienne partie d'elle, celle qui a été centurion, se réveille et elle croise les bras sur sa poitrine, comme si elle n'a qu'un soupçon d'autorité sur lui. Chose qu'elle n'a pas du tout.
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Powers : J'ai un pouvoir médiateur, c'est à dire que je peux calmer les gens. On peut dire que c'est utilise, surtout dans ma cohorte où il éclate souvent des bagarres. Pour cela il me suffit de penser fortement aux personnes concernées, et la magie opère. Je peux également soigner les maux les moins graves. Ainsi il m'arrive d'aider à l'infirmerie lorsque j'en ai le temps. On vient donc souvent vers moi lorsqu'une querelle à lieu, que ce soit pour régler la situation, ou pour soigner les blessés.
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