Chérie aimait beaucoup se battre - c'était un fait connu de toute la population, et des quelques aliens aux alentours. Elle adorait cette sensation grisante, la chaleur de son feu, même les sensations de brûlures ou les courbatures du lendemain. C'était une folle, une droguée de l'adrénaline. Elle n'avait étrangement pas choisi la voie d'Horus, pour suivre la magie du combat ; pour la simple et bonne raison qu'au départ, elle voulait soigner. Du style bisou magique et autres paillettes pour faire croire aux enfants que même s'il pissait du sang, tout irait bien. Alors la voie de Sekhmet avait été la plus logique, sur le moment... Et puis, elle fit le rencontre de l'homme de sa vie, sa moitié, l'Amour avec un grand A : le feu.
Il n'y a clairement rien de plus cool que de manipuler le feu, de se battre au côté de l'élément le plus beau, le plus fascinant. Au revoir les pansements en forme de dinosaure, et bonjour le briquet ; au revoir les crèmes aux odeurs qui restent de le nez, et bonjour la puanteur de la chair brûlée, pour le plaisir du nez de l'égyptienne.

Mais Chérie n'avait pas forcément abandonné son rêve de petite fille, malgré qu'il ait été dépassé et effacé très rapidement. Aujourd'hui, et ce depuis quelques semaines, elle apprenait la guérison. Certes, elle n'était pas la plus douée, et certainement la pire élève au monde, mais ça ne l'empêchait pas de vouloir apprendre, d'avoir soif de savoir faire. Et maintenant que l'existence des grecs et des romains avaient été révélé aux magiciens, quoi de mieux que des cours entre êtres divins ? Après tout, la guérison était un pouvoir commun aux trois, alors pourquoi ne pas utiliser cette ressemblance pour se rapprocher ? Bien entendu, les quelques professeurs de Chérie avaient sauté sur l'occasion, pour se débarrasser de Chérie. Elle n'était plus leur problème, mais le problème des romains maintenant !

Étrangement, l'égyptienne avait rendez-vous a Los-Angeles, pour son petit court privé. C'était étrange, elle qui pensait devoir aller au Camp ou bien leur stupide ville spéciale-romain, voilà qu'elle devait prendre les transports en commun pour aller dans un appartement au milieu de LA. Elle avait l'impression d'être une vulgaire humaine, une hipster se rendant à un vernissage ou une merde du genre. Autant dire qu'elle n'était pas réellement de bonne humeur en arrivant devant l'adresse indiquée.
Pour l'occasion, et pour un peu impressionner son nouveau prof, Chérie avait ressorti son énorme veste en cuire, avec des clous sur les épaules, ainsi que son bonnet avec un dessin élégant de majeur levé.
Ce fut un brun mignon qui lui ouvrit la porte. Ses cheveux étaient coiffés en une houppette assez marrante, et sa barbe de quelques jours lui donnait un air mature. Il était pas mal, mais Chérie était surtout là pour l'ennuyer, et non pas pour mater. Il se présenta comme Daniel, et le fait qu'on ne lui ait pas donné le vrai prénom de Chérie la fit sourire. Presque comme si les gens avaient oublié que Chérie n'était qu'un surnom.

La magicienne jugea la main levée du romain pendant de longues secondes, le tout bien entendu calculé pour qu'il se sente mal. Le secret, c'est de directement faire ressentir  à l'autre que surtout elle désirait être partout sauf ici ; après, c'est un jeu d'enfant.
Finalement, avec un air mi-hautain, mi-dégoûté, la jeune femme attrapa la main de Daniel pour la serrer, la lâchant le plus rapidement possible. Daniel finit par lui demander ce qu'elle connaissait, et Chérie haussa les épaules. Elle n'allait pas rendre la tache facile pour le pauvre brun, bien au contraire !
« J'ai débuté une formation, pour apprendra la guérison. Sekhmet me l'a permis, exceptionnellement. Mais je galère à soigner le moindre truc. »

Chérie le fixa, un sourcil levé. Surtout, son but était de ne pas avoir de cours et de tout faire à pas apprendre.
« Alors, tu es un mini-romain c'est ça ? C'est maman ou papa ? Je me suis toujours demandé ce que ça fait de ne pas vivre avec un parent, et de savoir en plus qu'il a surement plein d'autres enfants... C'est bizarre non ? Tu as des frères ou des soeurs tout aussi non-voulu que toi ? »